Pour BNP Paribas REIM, l’économie européenne continue de croître au premier semestre 2022, soutenue notamment par le rebond continu du secteur des services. Le commerce et l’hôtellerie sont les principaux bénéficiaires de cet état de fait, conséquence directe de la levée des contraintes sanitaires et de la reprise progressive du tourisme. L’inflation reste, cependant, un point d’interrogation majeur et pourrait conditionner l’importance des investissements opérés dans les mois à venir, avec un ralentissement de la croissance économique.

Dans un contexte de pénurie des matériaux de construction et de raréfaction des surfaces disponibles, en particulier d’immeubles durables et éco-énergétiques, les actifs « premium », bien situés et aux caractéristiques éco-responsables les plus abouties, devraient logiquement tirer leur épingle du jeu. De plus, certains secteurs tels que le résidentiel, la santé, la logistique et les bureaux « prime » sont susceptibles de connaître une forte croissance de leurs loyers et d’être les plus recherchés par les investisseurs.

Les principaux constats établis par BNP Paribas REIM :

une forte inflation peut se traduire par une hausse des loyers tant que le stock de logements/bureaux « prime »/logistique/santé est limité. Une forte demande combinée à un refus de geler l’augmentation des loyers de la part du gouvernement et ce, même dans un contexte inflationniste, protègent les investisseurs ;
l’amélioration de l’efficacité énergétique, augmentant les performances des immeubles, peut être un facteur différenciant. La demande pour les bâtiments à hauts rendements énergétiques va aller en s’accélérant. Ainsi, les actifs conformes aux critères ESG, voire allant au-delà de ce qui est prévu par la loi, permettront une rentabilité plus élevée à long terme ;
l’immobilier de santé reste le secteur le plus attractif et le sera toujours dans les cinq années à venir. Ainsi, le secteur génère un bon rendement, ainsi que des loyers stables et indexés, basés sur des baux longs. Les investissements dans ce types d’actifs sont passés de 0,5 % de l’investissement total dans l’immobilier commercial en 2010 à environ 3 % aujourd’hui. L’évolution démographique marquée par le vieillissement de la population en Europe, couplée à une meilleure information de cette dernière et à un pouvoir d’achat plus conséquent lui permettant de faire appel de façon récurrente aux services médicaux, expliquent en partie ce processus ;
le marché des bureaux devrait rester l’un des secteurs les plus recherchés dans le portefeuille des investisseurs immobiliers. Au premier trimestre 2022, plus de 27 milliards d’euros ont été investis dans des actifs tertiaires en Europe et la part des bureaux dans l’investissement immobilier total est de 43 %, soit des chiffres similaires à la période pré-Covid. Dans un contexte de fort développement du télétravail, le bureau physique se doit d’être plus attractif, de proposer une expérience différenciante et enrichissante pour les collaborateurs. Il est à noter qu’il existe une dichotomie entre les bureaux situés dans des localisations « prime », c’est-à-dire centrales, à proximité des services et au cœur des villes, et ceux situés en périphérie, dans des zones presque exclusivement tertiarisées (comme La Défense) où le taux de vacance y est bien plus élevé ;
enfin, le secteur résidentiel est toujours aussi attractif, partout en Europe. L’investissement en immobilier résidentiel s’est considérablement développé au cours des dernières années. La location devrait être particulièrement intéressante durant les mois à venir, avec une légère augmentation des rendements pour cause d’inflation. La vente, quant à elle, pourrait pâtir de la hausse des taux d’emprunt couplée à un amenuisement du pouvoir d’achat des ménages, justement pour cause d’inflation…

BNP Paribas REIM présente ses perspectives du marché immobilier européen