Que changera le reconfinement dans votre vie future et votre stratégie ?

Je vais vous répondre simplement : rien !

Aujourd’hui, toutes les équipes Alila sont totalement mobilisées sur nos objectifs. Ces derniers mois, nous avons appris à vivre et travailler avec les contraintes sanitaires et nous respectons scrupuleusement les protocoles, que ce soit sur nos chantiers ou dans notre organisation de travail.

Et ce nouveau confinement est moins contraignant que le premier : les chantiers se poursuivent, la continuité des services publics est assurée et les dossiers devraient avancer normalement. Le logement et la construction sont beaucoup moins touchés par les mesures actuelles que d’autres secteurs, comme le commerce de proximité.

Bien sûr, comme tous les promoteurs, nous avons pris du retard avec le premier confinement et avec la période d’inertie administrative et politique (liée aux élections, à l’installation des nouvelles équipes municipales…) qui a suivi. Nous ne devons donc pas relâcher nos efforts pour finaliser nos projets. Pas seulement pour nous, mais aussi et surtout pour tous nos clients, collectivités et bailleurs sociaux, et pour les habitants de nos futures résidences qui ont un besoin urgent d’accéder à leurs logements.

Car il ne faudrait pas créer de confusion. Ce n’est pas la crise de la Covid elle-même, ni les mesures sanitaires, qui sont à l’origine de la crise du logement. Le manque de logements en France est un phénomène structurel qui dure depuis des décennies ! Rappelons que la France compte 4 millions de personnes mal logées et plus de 2 millions sont en attente de logement social !

Dans cette situation, l’engagement d’Alila en faveur du logement pour tous est plus pertinent que jamais. Grâce à notre expertise du logement social et du logement intermédiaire, à notre capacité d’adaptation aux besoins locaux, à notre modèle basé sur la Vefa, nous savons construire plus vite et pour moins cher des logements de qualité.

Bien sûr, nous sommes en veille permanente sur les évolutions des attentes du marché et de la société. Par exemple, nous travaillons à renforcer la dimension écologique de nos résidences, à améliorer la performance énergétique des bâtiments, à développer la végétalisation, à mettre en place des espaces partagés agréables ou des services pratiques pour le quotidien.

Etes-vous optimiste devant la crise sanitaire ?

Je n’ai évidemment pas de visibilité sur la manière dont la pandémie va évoluer même si les dernières tendances sont encourageantes. Ce que je vois, en revanche, c’est que cette crise sanitaire met en évidence l’ampleur des insatisfactions en matière de logement. Ce n’est pas agréable d’être confiné, ça l’est encore moins quand on vit dans des logements exigus, vieillissants, mal isolés. C’est un enjeu social majeur et même une véritable bombe à retardement !

Car les retards pris sur 2020 vont se faire sentir en 2021, quand les projets en cours seront finalisés et que le secteur sera confronté au manque de nouveaux dossiers à cause des permis qui n’auront pas été instruits cette année. Avec le risque d’aggraver tous les problèmes que nous connaissons aujourd’hui : des logements toujours plus rares et plus chers, la fuite des classes moyennes des grandes villes et le renforcement des fractures urbaines. C’est pour cela que le manque de volontarisme de beaucoup de décideurs publics est un énorme problème.

Pourtant, rien n’est perdu car toutes les solutions sont connues et faciles à mettre en œuvre, si on en a la volonté. Sur le plan administratif, on peut commencer par respecter tout simplement les documents locaux d’urbanisme : avec 1 ou 2 étages de plus, en moyenne, sur les bâtiments, on pourrait favoriser une densification urbaine harmonieuse et répondre à de nombreux besoins. On pourrait aussi réduire sans difficulté les délais administratifs, simplifier les procédures et – enfin – digitaliser le traitement des dossiers. Le Pacte pour la Construction Durable annoncée par la ministre du Logement donne des orientations intéressantes, mais il faut qu’elles soient suivies d’effet.

J’ai la conviction que si les bonnes décisions sont prises et si tous les acteurs, privés et publics, du logement se mobilisent, nous pouvons inverser la tendance négative actuelle. Pour atteindre, pourquoi pas, le cap du million de logements neufs par an et ce, sans un euro de subvention publique ! C’est ambitieux, mais c’est nécessaire si l’on veut enfin répondre à la crise du logement et bâtir les villes inclusives auxquelles aspirent les citoyens avec des logements abondants, confortables, abordables et respectueux de l’environnement.

Comme l’a dit Jean Monnet, ce qui est important, ce n’est ni d’être optimiste, ni d’être pessimiste, mais d’être déterminé ! Chez Alila, en tout cas, nous le sommes !

Cap sur l'Avenir avec... Hervé Legros