Alors que la France, rappelle-t-elle, comptera plus de 4 millions de personnes âgées privées d’autonomie en 2050, les soignants se sont trouvés débordés et le sort des hôtes, privés de contact avec l’extérieur en plein confinement, fut terrible. Monique Pelletier attire l’attention sur « les Ehpad à domicile, dont les expérimentations en cours s’avèrent fort intéressantes et répondent aux vœux des personnes concernées. Ils se développeront très probablement. Ceux-ci seront rattachés à un Ehpad central, d’où, en général et pour le moment, s’organise l’Ehpad à domicile. C’est là que sont recrutés les aides-soignantes et aides-soignants adressés aux personnes dépendantes qui en ont fait la demande, ainsi que les médecins, kinésithérapeutes, auxiliaires de vie, aides ménagères ». Un tel dispositif permettra aux « aidants » d’être bien plus disponibles. « Cette organisation se déroule dans une ou deux communes au maximum et à la campagne dans des rayons de 10 kilomètres. Ces expériences sont encore rares puisqu’il y en aurait seulement une vingtaine en France. Les responsables estiment à cinq ans le temps nécessaire pour analyser le dispositif ».

« Vivement qu’un plan dépendance soit lancé » exhorte-t-elle, afin de permettre un financement stable, en rappelant qu’en juillet 2019, l’ex-ministre du Travail Myriam El Khomri fut chargée par le gouvernement actuel d’une mission sur l’attractivité des métiers du grand âge. Elle a notamment proposé « un renouveau de ces métiers afin de les rendre moins pénibles, avec d’excellentes nouvelles solutions, notamment la suppression du concours d’entrée, la gratuité de la formation des aides-soignants, l’apprentissage, l’augmentation de leur rémunération et la possibilité d’une promotion par un diplôme en gériatrie ».

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Ce problème de plus en plus urgent aura aussi des conséquences immobilières : la « silver economy » a percé dans le secteur et les investisseurs, foncières et promoteurs sont de plus en plus nombreux dans le domaine des Ehpad et des résidences services seniors, alors même que les actifs de santé sont parmi ceux qui tiennent bon dans le tumulte de la récession. L’immobilier devra donc tirer, également, les conséquences de la crise sanitaire ; sur le rendement qu’offre les résidences seniors, Raymond Genre-Grandpierre, responsable des équipes résidences services chez Savills, avait analysé le couple rendement/risque attractif qu’offrait de tels actifs…

Covid-19 : Monique Pelletier appelle à un "plan dépendance" pour les Ehpad