Pour Olivier Estève, directeur général délégué de Covivio, les problématiques liées à l’environnement de travail touchent tous les pays ; il les a ainsi constatées en Allemagne et en Italie, deux des pays européens où Covivio est présent. « Même un pays plutôt réfractaire au télétravail comme l’Allemagne s’y penche sérieusement » argue-t-il. Autre phénomène observable : une demande de centralité, avec des sièges d’entreprises situés dans des zones bien desservies par les transports en commun et où les services alentours (restauration, loisirs…) sont conséquents. « Avec l’émergence du télétravail, l’un des grands enjeux pour les entreprises est de trouver les bons arguments pour faire revenir leurs collaborateurs le plus régulièrement possible sur site » poursuit Olivier Estève. « Pour cela, l’expérience servicielle doit être différenciante ».

Maximiser le potentiel des surfaces

La baisse des surfaces est une autre conséquence de l’évolution récente des modes de travail, accélérée par la crise sanitaire. Les lieux de travail sont ainsi amenés à se muer en plateformes collaboratives, sans bureaux attitrés, où les collaborateurs transitent dans des open space au gré de leurs jours télétravaillés. D’où la recherche de locaux plus petits, permettant de réaliser des économies sur les loyers. « La moyenne des transactions de surfaces de plus de 5 000 m2 à Paris, depuis le début de l’année 2021, s’établit à 9 000 m2, alors qu’elle se situait entre 11 000 et 12 000 m2 avant la crise du Covid » précise le directeur général délégué de Covivio. Les entreprises semblent davantage enclines à sacrifier quelques mètres carrés sur l’autel de la qualité, en maximisant le potentiel des surfaces à leur disposition. Cela pourrait entraîner, en conséquence, l’obsolescence d’anciens immeubles de bureaux aux usages dépassés, qui pourraient faire l’objet de restructurations afin de les adapter aux nouvelles habitudes.

Flexibilité, grâce à des immeubles évolutifs permettant toutes formes d’utilisations, bien-être et services à proximité susceptibles d’exercer une forte attractivité sur les collaborateurs, plateforme sociale, performances digitales, stratégie RSE efficace… Autant de facteurs déterminants dans la construction d’immeubles de bureaux, auxquels est particulièrement attentif Covivio. L’entreprise a d’ailleurs un pipeline de nouveaux projets qui atteint 1,9 milliard d’euros engagés, avec beaucoup d’actifs livrés au cours du premier semestre 2021. Pour rappel, Covivio dispose d’un patrimoine de 26 milliards d’euros, dont 60 % d’immobilier de bureaux, avec plus de 80 immeubles en France, une trentaine en Italie et une dizaine en Allemagne.

La RSE, ou le besoin de donner du sens au bureau

L’offre serviciel de Covivio s’inspire fortement de l’hôtellerie, secteur qui représente, par ailleurs, 25 % de l’activité de l’entreprise. « Le bureau doit devenir un mix entre lieu de vie et lieu de travail » justifie Olivier Estève. De son côté, le digital doit être un outil au service des équipes pour gérer les plannings de présence au sein des locaux, afin d’éviter que tous les collaborateurs s’y retrouvent au même moment. Pour Cécile Leonardi, directrice commercialisation de Covivio, « il est essentiel, pour les entreprises, de savoir attirer et retenir les talents ». La RSE, ou le besoin de donner du sens au bureau, est l’un des nouveaux critères d’attraction des plus jeunes, très soucieux d’intégrer des structures fortement engagées sur les questions environnementales et sociales.

Pour David Layani, créateur de l’entreprise Onepoint, spécialisée dans la transformation numérique des entreprises et organisations, « la nécessité de créer des bureaux attractifs va de soi ». Covivio va réaliser, pour Onepoint, un campus à Bordeaux, destiné à accueillir les meilleurs talents. Le lieu comprendra 7 000 m2 de logements, 3 000 m2 d’école et 17 000 m2 de bureaux nouvelle génération, pour créer des digital factory. L’un des nombreux projets mis en chantier par Covivio, qui a bien l’intention de prouver qu’une nouvelle ère s’ouvre pour les espaces de travail, aussi bien dans leur conception que dans leur utilisation…

Covivio s'interroge sur le bureau de demain