Se loger en France ne devrait pas coûter moins cher aux ménages dans les années à venir. Si l’on en croit Alain Dinin, président de Nexity, ce devrait même être l’inverse. « Dans les grandes agglomérations, il existe un déséquilibre entre l’offre et la demande » affirme-t-il. « Depuis la crise sanitaire, une part importante de la richesse du pays bascule vers l’actif immobilier ».

Le prix des logements est corrélé au coût que représente leur construction pour les promoteurs. Avec les nouvelles contraintes d’efficacité énergétique, ces coûts n’ont de cesse d’augmenter et se répercutent mathématiquement sur les prix de vente. Pour Alain Dinin, il serait judicieux d’industrialiser la construction, afin de sortir d’un modèle français selon lui trop artisanal. « Ces processus d’industrialisation hors site pourraient, à l’horizon de quatre ou cinq ans, permettre de faire gagner 5 % du prix de construction et 3 % du prix de revient » indique-t-il.

Le logement, une question centrale dans la vie des Français

Face aux évolutions des modes de vie des Français, le président de Nexity appelle les propriétaires à adapter leur offre à la demande. Avec l’éclatement des familles dites traditionnelles et l’émergence de nouveaux types de ménages (personnes seules, familles monoparentales), il suggère de concevoir des appartements plus petits. « Accélérer la construction d’appartements de quatre pièces n’a pas de sens ! » clame-t-il. Il demande aussi à ce que les politiques jouent sur les tarifs du foncier, ainsi que sur la fiscalité pour éviter l’inflation du foncier.

Pour Nexity, la solution pourrait passer par le fait d’agrandir certains immeubles existants dans les grandes métropoles. « À Paris, nous avons identifié dix immeubles pour lesquels pourraient être construits deux ou trois étages supplémentaires » affirme Alain Dinin. Problème : les procédures, souvent longues et complexes, brideraient les prises d’initiative…

Alain Dinin annonce, enfin, que « la question du logement est centrale dans la vie des Français ». « La politique de demain doit s’occuper de l’ensemble de la chaîne du logement, et j’ose espérer que l’ensemble des candidats à l’élection présidentielle accorderont à ces sujets la place nécessaire dans leurs programmes ». Il appelle à une décentralisation et à une régionalisation des questions de logements, afin de saisir les spécificités et autres problématiques propres à chaque territoire.

La poursuite de la hausse des prix de l'immobilier résidentiel est-elle inéluctable ?