Dans l’immobilier également, le portrait des différents marchés tels qu’ils pourraient se présenter commence, également, à être tracé à grands traits.
Ainsi, par exemple, dans ses récents « Marketview » pour le 1er trimestre, CBRE estime, à propos du marché locatif tertiaire, que « si des prémices de reprise pourraient émerger quelques mois après le déconfinement progressif, le redémarrage du marché tertiaire se fera progressivement en lien avec le retour de la croissance économique. Au cours de cette période de sortie du confinement, les stratégies immobilières des utilisateurs pourraient évoluer par rapport à ces dernières années avec différents scénarios possibles : un potentiel retour de recherche d’optimisation des coûts (réduction des loyers et rationalisation des espaces), un besoin de plus de souplesse contractuelle ou un recours plus important aux extensions au détriment de déménagements compte tenu du manque de visibilité. Ces premières semaines de confinement et de télétravail pour un certain nombre d’actifs auront également révélé l’importance cruciale des espaces de travail comme catalyseur du lien et de la cohésion sociale. Cette crise sanitaire aura, très certainement, des répercussions sur les usages des espaces de travail, les attentes en matière d’offre servicielle, mais aussi sur le plan sanitaire et la gestion des coûts d’exploitation »…
Pour ce qui concerne la logistique, le conseil estime qu’« à court terme, l’épidémie de Covid-19 et le confinement sont, pour la logistique comme pour l’ensemble des classes d’actifs, un obstacle difficilement franchissable à la finalisation de transactions locatives (…) A moyen terme en revanche, la crise actuelle a mis en lumière, s’il en était besoin, le rôle stratégique de la filière logistique pour l’économie française. En outre, une sensibilité accrue des utilisateurs au risque opérationnel pourrait entraîner une redéfinition des chaînes d’approvisionnement (rapatriement de certaines productions « essentielles », augmentation des stocks, dédoublement des lieux de stockage…) et, donc, générer de nouveaux besoins logistiques »…
Côté investissement, selon CBRE, « cette situation n’impactera pas de la même façon toutes les lignes de produits et profils de risques (…) Les investisseurs vont, dans l’immédiat, privilégier les actifs « core » afin de sécuriser leurs flux locatifs dans un contexte d’une hausse probable de défaillances d’entreprises et de remontée potentielle des taux de vacance. Dans l’immédiat, à l’inverse du 1er trimestre 2020, au volume encore en hausse, le marché de l’investissement va plus devoir s’adapter à une baisse importante de ses volumes transactés plutôt que des valeurs.
Si les taux de rendement se sont encore consolidés à la baisse au terme du 1er trimestre, pour le futur, il y a un faisceau de raisons économiques et techniques qui pourraient mener à une correction des taux des rendements. Ce « repricing » devrait être très modéré pour les opérations sécurisées et bien localisées. En revanche, il devrait être plus marqué pour les investissements aux risques mal identifiés. Aussi, la hiérarchie de la rémunération des risques va montrer une nouvelle échelle qui gommera les convergences des taux de rendement des 18 derniers mois »…
A propos d’investissement toujours, CBRE fait valoir, concernant le résidentiel, que « les résultats démontrent une réelle croissance de l’appétence des investisseurs pour la classe d’actifs résidentielle, qui s’appuie sur des fondamentaux de marché solides, pérennes et ce, quels que puissent être les aléas conjoncturels, comme la crise sanitaire du Covid-19 »…
D’ailleurs, dans sa plus récente « Note hebdo Covid-19 », portant cette fois sur le marché résidentiel, Primonial REIM s’interroge : « après avoir été, physiquement, un refuge pour les français face à la pandémie, le logement sera-t-il un refuge pour leur épargne ? ». Et l’institutionnel d’estimer, lui aussi, qu’« avec un appétit non démenti des particuliers et une montée en puissance des investisseurs institutionnels, avec la mise en place de nouvelles structurations du droit de propriété et des dispositifs en faveur du logement abordable, avec une aspiration croissante à la qualité de vie métropolitaine, rendue accessible par le télétravail, l’immobilier résidentiel serait alors mûr pour devenir le nouveau cœur de l’immobilier d’investissement »…
Entretemps et comme nous l’avons déjà souligné la semaine dernière, des transactions se nouent à l’exemple de BNP Paribas Reim qui acquiert, auprès de Nexity, « Influence 2.0 », le siège de 25 000 m2 de la Région Ile-de-France dans le quartier des Docks de Saint-Ouen (93) ; de Gecina qui cède les 3 900 m2 de bureaux multilocataires du 54-56, avenue du Général Leclerc, à Boulogne-Billancourt (92) et, même, de la SCPI LF Europimmo, gérée par La Française Real Estate Partners International, qui achète le 90 Bartholomew Close, un ensemble de plus de 2 800 m2 de bureaux et commerce à Londres ou encore Amundi Immobilier qui réalise sa première acquisition en Pologne en achetant « Nowogrodzka Square », un ensemble de plus de 12 000 m2 de bureaux et commerces au cœur de Varsovie. Pour ne citer que quelques-unes des plus récentes…

L’horizon s’éclaircit…