Loin d’un quelconque catastrophisme, le marché de l’habitation français devrait établir un record à la fin de l’année 2021 ; selon les projections des équipes de Meilleurs Agents, le volume de transactions atteindrait 1,16 million dansl’ancien, reléguant à la seconde place le précédent record établi en 2019 (1,067 million). Les prix repartent également à la hausse, avec une augmentation de 4,9 % sur l’ensemble du territoire entre le 1er septembre 2020 et le 1er septembre 2021. Malgré tout, la crise sanitaire a bouleversé des tendances bien ancrées depuis plusieurs années.

Pas d’exode urbain

Tout d’abord, l’époque où Paris et les dix plus grandes métropoles françaises dominaient le marché et tiraient vers le haut les tarifs est révolue. La Capitale affiche même un recul de ses prix de 1,5 % depuis septembre 2020, alors que le top 10 des grandes villes françaises connaît une hausse de 4,1 %, avec de fortes disparités entre les villes composant ce classement. Strasbourg (+9,8 %), Nantes (+9 %) et Marseille (+6,4 %) sont ainsi les trois villes françaises ayant connu la plus forte croissance de leurs tarifs immobiliers. Les villes moyennes intégrant le top 50 ont aussi connu un bond spectaculaire de leurs prix, témoignant de la forte attractivité exercée par les villes dites à « taille humaine » sur les ménages. C’est notamment le cas de Brest (+8,2 %), Angers (+7,4 %), Reims (+6,9 %), Quimper (+6,8 %) ou encore Orléans (+6,2 %).

Si les Français ont été tentés de se mettre au vert depuis l’annonce des confinements successifs, bien aidés dans leur démarche par le recours massif des entreprises au télétravail, « l’exode urbain » n’a pas eu lieu. En revanche, les centres des agglomérations ont été délaissés au profit des grandes banlieues et des zones péri-urbaines (+9,7 % d’augmentation des prix). L’exemple le plus flagrant de cette tendance est donné par la grande banlieue de Paris, où les tarifs ont augmenté de 8,3 %.

Pas de déclassement des grands centres à prévoir…

Le marché des résidences secondaires a aussi connu un bond spectaculaire (+9,4 %). 12 % des Français sont actuellement concernés par cette double-propriété, mais 17 % supplémentaires envisageraient de sauter le pas. Parmi les zones en accueillant le plus, les zones balnéaires tirent clairement leur épingle du jeu, avec des prix en hausse de 12,3 % cette année, devant la campagne (+9,4 %) et la montagne (+8,8 %). Le télétravail explique une fois encore cette tendance, la crise ayant accéléré le concept de résidence semi-principale grâce à la mobilité induite par le travail à distance.

Ces bouleversements ne devraient néanmoins pas déclasser les grands centres, au premier rang desquels Paris, sur le long terme. Si la capitale a vu son prix au mètre carré descendre à un niveau historiquement bas de 10 451 euros, la perspective qu’il passe sous le seuil des 10 000 euros à moyen terme semble peu probable, selon les projections de Meilleurs Agents. Le marché connaît, en effet, une phase de stabilisation, les tarifs intra-muros ne diminuant plus depuis le printemps 2021. Mieux, l’Indice de tension immobilière (ITI) de Meilleurs Agents rebondit à 11 % après avoir été au plus bas en décembre 2020 (4 %).

Meilleurs Agents conclut en précisant que, dans le contexte actuel, rien ne semblait pouvoir perturber à court terme la dynamique du marché immobilier, louant la capacité de résilience dont font preuve les différents acteurs après deux années marquées du sceau de la crise sanitaire. Les actuels niveaux records de production de crédits à l’achat par les banques témoignent de cette volonté de relancer le marché…

Meilleurs Agents esquisse les contours du "monde d'après" sur le marché résidentiel français