Baigné par le soleil printanier de cette fin d’après-midi de mai, le bâtiment flambant neuf de la nouvelle résidence étudiante implantée à quelques mètres des bords de Seine, à Suresnes (92), fait la fierté de celles et ceux à l’origine de sa naissance. A commencer par Philippe Rémignon, président du directoire de Vilogia : « nous nous implantons sur un site historique, occupé pendant plusieurs décennies par des fleurons de l’industrie aéronautique française, les usines Blériot Aéronautique dans un premier temps, puis les locaux franciliens d’Airbus jusqu’en 2018 ». D’ailleurs, la résidence étudiante de 272 logements bâtie en lieu et place de l’ancien site tertiaire a été baptisée Louis Blériot, du nom de ce pionnier de l’aviation française et pilote hors pair (premier aviateur à avoir traversé la Manche par les airs, le 25 juillet 1909), originaire de la ville de Cambrai (59). La même ville de naissance que le groupe Vilogia, à la fois bailleur, constructeur, aménageur, promoteur social et syndic de copropriété. Et qui compte 14 000 logements en Ile-de-France.

Les 272 logements étudiants sont conventionnés en PLS (prêt locatif social) et gérés par l’association Arpej, qui s’occupe également de dix autres résidences et 1 315 logements en Ile-de-France. Les appartements sont répartis sur quatre étages et vont du T1 et T1bis, de 16 à 32 m2 chacun, et sont intégralement équipés. De plus, 45 logements « grappes », destinés au coliving, ont également été aménagés : ils permettent aux étudiants de disposer d’un espace individuel autonome (comprenant salle de bain, WC et kitchenette) tout en partageant un salon et une cuisine plus spacieuse avec les autres locataires.

97 % de recyclage et de réemploi de matériaux

Le projet peut être défini comme la requalification d’un ancien site tertiaire, mettant l’accent sur la sobriété foncière à l’heure du zéro artificialisation nette des sols. « Le chantier a été lancé il y a 18 mois, ce qui témoigne de l’efficacité des équipes à l’œuvre, pilotées par Bouygues Bâtiment Ile-de-France Habitat Social, ainsi que par les cabinets d’architectes Tecnova et DGM » explique Philippe Rémignon. Au total, l’opération aura coûté plus de 50 millions d’euros, majoritairement financés par la Banque des Territoires et Action Logement. « A l’origine, nous avions prévu de réemployer ou recycler 85 % de matériaux pour bâtir le nouveau site ; nous en sommes à 97 % ! » se félicite le président du directoire de Vilogia. « En privilégiant la transformation de l’existant, Vilogia a réalisé une économie de 1 700 tonnes de CO2 par rapport à une opération de démolition/reconstruction classique ». Les logements sont labellisés NF Habitat HQE-Qualitel (intégrant notamment la RT 2012 améliorée de 10 %).

Pour faire face au prix élevé d’acquisition du foncier et au surcoût induit par les travaux de transformation du site, Vilogia a engagé une stratégie de valorisation de l’ensemble du potentiel de la parcelle actuelle du bâtiment. Ainsi, les deux niveaux en sous-sols (R-1 et R-2, soit 6 400 m2 au total), occupés antérieurement par les espaces de recherche & développement d’Airbus, ont été identifiés comme un gisement foncier idéal pour répondre à la demande de logistique du dernier kilomètre. La société Lockal, qui a créé un concept mêlant solutions de stockage destinées aux professionnels et particuliers et espaces de travail partagés pour les TPE et les artisans, a remporté l’appel à projets pour s’y installer. « La localisation du bâtiment était particulièrement intéressante au regard de notre activité » précise Alexis de l’Epine, le fondateur de l’entreprise. « Nous faisons d’une pierre deux coups : d’abord, nous participons à la création de ce projet structurant pour la ville de Suresnes, ensuite nous répondons à un véritable besoin des TPE et artisans de l’Ouest parisien ».

Une commune aux nombreux atouts

Au rez-de-chaussée de l’immeuble, deux surfaces commerciale de plus de 1 000 m2 chacune ont été aménagées, complétées d’une salle se sport. Par ailleurs, la RATP occupe un local de 39 m2 qui devient un « Espace Vie Bus », une salle de repos réglementaire pour les collaborateurs, indispensable à l’ouverture et au maintien de lignes de bus. Enfin, 61 places de stationnement au R-3, non dédiées à la résidence étudiante, font l’objet d’un partenariat avec la société Yespark, ouvrant le site au quartier et le rendant accessible aux riverains. « L’objectif de cette résidence, c’est de s’ouvrir sur la ville, de dynamiser, en la rajeunissant, cette commune qui dispose de tous les atouts pour que l’on s’y sente bien ! » conclut Guillaume Boudy, maire (LR) de la commune.

Suresnes : Vilogia inaugure un nouveau projet exemplaire en matière de réemploi et de réversibilité