« L’offre locative pourrait se réduire de 25 % à brève échéance » et bien que l’Unis reconnaisse le caractère urgent de la limitation des passoires thermiques « pour ceux qui les louent comme pour notre planète », l’inquiétude du syndicat de professionnels est palpable.

En cause, l’avant-projet de loi « Climat et résilience » qui vient renforcer et compléter les dispositifs de la loi énergie-climat. Ce dernier impose la rénovation des « passoires thermiques » d’ici 2023 (classe G) et 2028 (classe F). Or, ces logements énergivores représentent encore aujourd’hui 25 % du parc locatif privé.

S’ils ne sont pas rénovés à temps, 90 000 logements pourraient être retirés du marché d’ici 2023 et 2 millions d’ici 2028. Parallèlement, alors que la construction est déjà en forte baisse, ce projet de loi comprend, en outre, un plan de lutte contre l’artificialisation des sols et l’étalement urbain qui limitera les projets de construction.

Pour éviter un effondrement du marché le syndicat dévoile une liste de propositions, dont la toute première s’adresse directement aux copropriétés, particulièrement épaulées par le gouvernement et MaPrimeRenov, avec une enveloppe de 1,7 milliard d’euros. Un effort salué par l’Unis, mais jugé « insuffisant par rapport au coût global de rénovation estimé (environ 70 milliards d’euros) ».

Pour faciliter la rénovation de ces copropriétés, le syndicat propose de « favoriser un audit énergétique systématique » via un plan quinquennal de travaux élaboré sur la base d’un diagnostic technique global (DTG). Danielle Dubrac, présidente de l’Unis, demande que ce plan soit financé avec une mobilisation tiers financement des travaux et un financement incitatif du DTG (diagnostic technique global, ndlr). Finalement, le syndicat rappelle une nouvelle fois son souhait de voir modifié la majorité de vote de travaux, qu’il considère comme un « frein ».

L’outillage administratif est, lui, à parfaire : les audits énergétiques, le plan pluriannuel de travaux, les DPE individuels et collectifs… « Toute la panoplie nécessaire à identifier, planifier et réaliser les travaux est en cours d’élaboration et devrait voir le jour dans la loi Climat. Mais dans combien de temps ? » s’impatiente Danielle Dubrac. « L’agenda climat ne tient pas compte de l’agenda copropriété qui a été perturbé par la crise. On a un vrai problème d’ajustement de la temporalité, c’est-à-dire d’alignement et de réalisme du calendrier ».

Parmi les autres propositions : étendre à l’ancien ou ouvrir aux propriétaires de logements classés F & G le dispositif Denormandie ; bâtir un produit de prêt aux bailleurs ou encore permettre la vente à rénover et la construction de logements intermédiaires.

Unis : "l'agenda climat ne tient pas compte de l'agenda copropriété"