Que retient Véronique Bédague du CNR Logement ? Assez classiquement, du bon et du moins bon. Du moins quant à la restitution finale des travaux et aux arbitrages gouvernementaux qui s’en sont suivis. Car sur la forme, la patronne de Nexity souligne « l’engagement et la motivation de tous les acteurs réunis pour réfléchir ensemble et déterminés à trouver des solutions ». Elle relève la volonté de décentralisation, au plus proche des territoires, adoptée par les animateurs des groupes, « qui se sont déplacés à plusieurs reprises au cœur des territoires et ont tenu compte des remontées de terrain ».

De ces nombreux travaux ont découlé des propositions concrètes, dont certaines ont été suivies d’effets car récupérées à son compte par le gouvernement : le zonage des communes en faveur du logement intermédiaire, avec 154 nouvelles communes reclassées en zones tendues ; la création d’un prêt global et spécifique pour les rénovations énergétiques ; le développement d’une « filière d’excellence » de la construction hors site avec l’appui de France 2030.

En revanche, Véronique Bédague relève également des pistes non suivies par le gouvernement, au premier rang desquelles figure la création, réclamée depuis si longtemps, d’un statut du bailleur privé. « Le taux de rentabilité doit être amélioré. (…) Les investisseurs permettent aux Français de se loger en apportant des logements locatifs ». Apparaît aussi la pénurie de moyens incitatifs à la construction, tel le bonus accordé aux maires bâtisseurs et imaginé par le CNR Logement. « Les élus sont en première ligne, confrontés à la montée des exigences de non-artificialisation et à la crainte de la densité de la part des habitants ».

Pour la patronne de Nexity, il est temps pour le gouvernement de prendre enfin ses responsabilités sur un certain nombre d’aspects : la remise à plat de la fiscalité sur les locations, le développement du « bail réel solidaire », le lancement de la mission concernant l’exploitation des données sur le logement pour mieux en définir les besoins, la simplification, la clarification et l’accélération de certaines procédures d’urbanisme, ou encore la création d’un dialogue entre les préfets et les maires au sujet de la construction de nouveaux logements dans les zones tendues. « Dans le contexte de crise que nous vivons, nous n’avons pas le luxe du temps ! » conclut, péremptoire, Véronique Bédague.

Véronique Bédague tire les conclusions du CNR Logement