« La précarité résidentielle va exploser à un niveau jamais connu en France depuis l’après-guerre » : sinistre présage, convenons-en. Si son avis n’était pas abondamment partagé par d’autres professionnels et observateurs avisés de la chose immobilière, l’on pourrait qualifier l’auteur de ces propos d’un brin alarmiste. Malheureusement, il ne fait que confirmer ce qui se dit déjà depuis un long moment. Un trop long moment.

Dans la tribune publiée dans le quotidien du soir, Yoann Choin-Joubert cible, avant tout, la Banque Centrale Européenne (BCE), qu’il fustige d’être parvenue à briser la valeur des actifs immobiliers par une « prise à trois serres » : hausse brutale des taux d’intérêt, réduction drastique des liquidités et restrictions des conditions d’octroi de crédits. A ces décisions supranationales sont venues s’ajouter des mesures franco-françaises peu favorables au secteur : « le gouvernement a choisi cette période fort peu opportune pour démolir ce qu’il restait de sa politique de soutien au logement neuf – une première depuis 30 ans ». De plus, il prédit la destruction de plusieurs centaines de milliers d’emplois dans les mois à venir, ainsi que la perte de deux à trois points de PIB.

« Lorsque la production de logements va chuter autour de 200 000 par an, en lieu et place des 300 000 à 350 000 réellement nécessaires, la crise va se concrétiser par l’invariable inflation des loyers, des prix d’achat de nouveau à la hausse et des marchands de sommeil qui vont s’enrichir » poursuit le président de REALITES. Au nom du contrôle de l’inflation, le gouvernement se complairait dans une position attentiste, ce qui n’aurait pour seul effet que d’aggraver le problème : « le ralentissement global du pays va créer beaucoup plus de peines et de problèmes que l’inflation n’aurait pu en produire et que le gouvernement ne l’imagine actuellement ». Le moment d’agir est venu !

Yoann Choin-Joubert (REALITES) : "le prix de l'inaction sera élevé !"...