Cette femme d’expérience, mère d’une jeune fille, dont le sourire ne doit pas dissimuler les qualités d’autorité aime… le terrain. Depuis son fort ancrage territorial à Reims, sa ville de naissance – elle y est aujourd’hui adjointe au logement… au renouvellement urbain et à la tranquillité résidentielle -, et surtout, bien sûr, en tant que présidente de la communauté urbaine, elle a marqué profondément son territoire par une action qu’on peut qualifier d’exemplaire, sans risque de flagornerie excessive. Mais disons, tout d’abord, un mot de son parcours.

Engagée très tôt en politique, elle devient, à 23 ans, en 1983, conseillère municipale de sa chère ville de Reims. En 1999, elle quitte le privé pour se consacrer entièrement à la politique. D’abord au conseil régio- nal de Champagne-Ardenne, où elle est directrice générale adjointe des services de 2000 à 2002. Mais l’élection va venir consacrer cet engagement : élue députée de la Marne en 2002, elle est appelée deux ans plus tard au gouvernement: d’abord, dans l’équipe de Jean-Pierre Raffarin, où elle est nommée secrétaire d’Etat à l’Intégration et à l’Egalité des Chances, puis aux Personnes Agées. Enfin, en 2005, avec Dominique de Villepin à Matignon, la voici ministre déléguée à la Cohésion Sociale et à la Parité. Après le départ du Président Chirac en 2007, Catherine Vautrin retourne siéger au Palais Bourbon pour dix ans (elle y sera vice-présidente de l’Assemblée), puis à partir de 2014, devient la « patronne » de la communauté d’agglomération Reims Métropole, puis de la Communauté urbaine du Grand Reims.

Et, dans ces dernières fonctions, notre « Trophée » ne va pas chômer. Sur le seul sujet de l‘urbanisme et du logement, notons que le Nouveau programme de renouvellement urbain (NPRU) de Reims va littéralement métamorphoser quatre quartiers. Entre 2019 et 2024, la coquette somme de 370 millions d’euros sera, ainsi, investie dans quatre quartiers prioritaires. Au menu, après concertation poussée menée avec les habitants : démolitions de logements et de parkings devenus obsolètes ; constructions neuves de logements ouverts à l’accession sociale , équipements publics, requalifications de logements locatifs sociaux, résidentialisation ou aménagement des espaces extérieurs privés des immeubles, créations et réaménagements d’espaces publics avec végétalisation renforcée… et on en passe.

Logiquement donc, Catherine Vautrin est entrée de plain-pied dans ses fonctions de présidente de l’Anru. « Son » budget avoisine la bagatelle de 12 milliards d’euros de subventions financées (en majorité) par Action Logement, l’Union Sociale pour l’Habitat et l’Etat. Ces travaux ont vocation à générer pas moins de 50 milliards d’euros d’investissement… Mais les nouveaux sujets créés par l’augmentation du coût des matières premières, la hausse des tarifs de construction, l’augmentation rapide des prix de l’énergie, sans oublier les nouvelles règlementations thermiques et les exigences écologiques aggravent (beaucoup) la facture. La mission de notre présidente, qui est fan de gastronomie et d’œnologie, est rien moins que de parvenir à concilier, voire faire rimer, cohésion sociale et urbaine (objectif numéro un de l’agence) et transition écologique et énergétique, avec des moyens préservés. Un défi que notre « Trophée » semble, avec gourmandise, prête à relever…

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Catherine Vautrin (Anru) : la rénovation urbaine au cœur