Aussi inédite soit-elle, elle a en commun avec les autres crises d’accélérer l’histoire, de renforcer soudainement certaines aspirations et tendances et d’en rendre d’autres moins pertinentes. Elle est, en ce sens, un catalyseur de changements. L’arrêt temporaire des chantiers et les difficultés économiques que la crise charrie impactent et impacteront certains des projets d’aménagement liés au Grand Paris, causant des retards ou des révisions. Cependant, il ne faut pas rater l’opportunité que ce moment historique nous donne de nourrir les réflexions sur la ville de demain et d’enrichir, notamment, le développement de cette métropole en devenir. Aujourd’hui, les villes semblent concentrer tous les maux et n’en résoudre aucun. Nous faisons partie de ceux qui pensent, au contraire, que les métropoles peuvent faire partie de la solution et (re)devenir le lieu du « bien vivre » ensemble. Elles sont notamment au cœur de la relance économique et concentrent nombre des leviers qui permettront de répondre aux défis de demain. La crise sanitaire a mis en lumière les risques liés à la densité, mais aussi l’attrait d’une ville dans laquelle on circule mieux, on respire mieux. Chacun a redécouvert et réinvesti son quartier et la vie locale ; les modes de travail et attentes en matière de logement ont profondément et probablement durablement évolués.

Pour réussir, les acteurs du Grand Paris doivent entendre et répondre à ces nouvelles aspirations et être à la hauteur des enjeux majeurs et intimement liés que sont la résilience, la transition écologique et la proximité. Le Grand Paris doit être résilient L’expérience actuelle le confirme, la métropole doit être en mesure de résister et de s’adapter aux chocs auxquels elle est confrontée et qui l’impactent dans ses dimensions économiques, sociales ou encore environnementales. Certains d’entre eux sont connus, comme ceux liés au réchauffement climatique (canicules, crues...), d’autres ne le sont pas encore. Cette nécessaire agilité implique notamment de penser et d’anticiper le changement des usages et la réversibilité des bâtiments. Le Grand Paris doit, par ailleurs, faire toute sa place à la nature Les aspirations des Franciliens rejoignent aujourd’hui les enjeux de la transition écologique. Alors que la crise a rendu prioritaire pour les futurs propriétaires l’accès à un espace vert, la transition environnementale impose aux acteurs de la ville, depuis plusieurs années déjà, d’envisager la nature bien au-delà de sa dimension ornementale. Chez Icade, celle-ci est désormais présente dans chacune de nos décisions, à chaque étape de nos projets : matériaux, choix énergétiques, réemploi, préservation de la biodiversité... ». C’est dans notre raison d’être de bâtir des lieux à l’empreinte carbone réduite, avec comme fil rouge, la nature qui fait du bien.

Le Grand Paris, enfin doit réinventer la proximité La crise a accentué certaines fractures au sein de nos territoires en même temps qu’elle a redonné tout leur sens aux quartiers et à la vie locale. Le Grand Paris a donc, plus que jamais, un rôle à jouer dans l’équilibre à retrouver entre la métropole et les territoires périphériques, mais aussi dans l’équilibre au sein des nouveaux quartiers. Les nouveaux pôles imaginés autour des nouvelles gares du Grand Paris vont permettre de répondre aux aspirations et besoins post-Covid : mixité d’usages, conception répondant aux nouveaux enjeux urbains, lieux de vie repensés, accès aux transports desservant toute l’Ile-de-France. Les notions de mixité et d’inclusion seront fondamentales.

Finalement, si les acteurs du Grand Paris ne sont pas sourds aux nouvelles aspirations des Franciliens et aux défis imposés par le contexte actuel, l’ambition du Grand Paris prend tout son sens aujourd’hui. Et plutôt qu’un coup d’arrêt, nous pensons, au contraire, que la crise peut donner un second souffle à ce projet majeur. Chez Icade, nous nous sommes ainsi mobilisés tôt dans la crise pour formuler une nouvelle offre de promotion qui réponde aux nouvelles attentes des Français en matière de logement. « Naturellement chez soi », imaginée en partenariat avec l’architecte Nicolas Laisné, tient notamment compte de l’essor du télétravail, du besoin accru de contact avec la nature et l’extérieur ou encore du développement des mobilités douces. Rendre à nouveau la métropole attractive en créant les conditions du mieux habiter, travailler, mieux circuler, mieux respirer, in fine, mieux vivre ensemble, voilà l’objectif de ce chantier commun. L’attente est plus grande que jamais. À nous d’être à la hauteur !

Pierre-Yves Dulac (Groupe Engie) : « une responsabilité sociale et environnementale renforcée »