Pouvez-vous présenter Quadrilatère en quelques mots ?

Quadrilatère a 35 ans, l’entreprise ayant été créée en 1989 par Jérôme Malet. Ce dernier avait une expérience auprès de fabricants de mobiliers plutôt positionnés haut-de-gamme et a décidé de devenir distributeur de ces marques en fondant Quadrilatère. L’entreprise s’est petit à petit mise à faire de l’aménagement de bureaux, notamment en collaboration avec l’agence de design Saguez & Partners pendant quelques années. Quadrilatère s’est ensuite mis à développer à son tour sa partie design afin d’être indépendant. Notre modèle repose sur quatre piliers : le conseil, la conception, la réalisation et le mobilier. Une soixantaine de personnes travaillent aujourd’hui avec nous. Notre chiffre d’affaires 2023 s’est élevé 51 millions d’euros, en forte progression depuis plusieurs années. Nous sommes particulièrement présents en Ile-de-France (90 % de l’activité), mais nous avons accompagné et accompagnons encore des projets situés à Toulouse, Lyon et Orléans ; de plus, nous avons des projets en cours d’étude à Marseille et Strasbourg. Quant à notre segment de prédilection, c’est le tertiaire qui inclue, évidemment, le coworking. En tant que distributeurs de mobiliers, nous commercialisons plusieurs marques, ce qui nous permet de répondre parfaitement aux besoins de nos clients. Concernant les travaux, nous déterminons la taille de l’entreprise avec laquelle nous allons travailler, si nous allons être amenés à intervenir en « zone occupée » ou au sein de bureaux vides…

Quels sont les points forts de Quadrilatère ?

Nous avons un bureau d’études intégré, qui nous permet de répondre de façon beaucoup plus pertinente aux appels d’offres. En exécution, nous réalisons nos propres plans de synthèse afin que le chantier se déroule de la meilleure façon possible et qu’il n’y ait pas d’incohérences dans la réalisation. De par notre longévité, nous avons acquis une expérience qui nous donne une réelle valeur ajoutée par rapport à nos concurrents. Nos collaborateurs sont, de plus, très engagés et soudés, ce qui permet un travail d’équipe très efficace. La taille humaine de l’entreprise nous permet d’être agiles. Enfin, soulignons notre engagement RSE depuis quatre ans. Nous sommes très en avance sur ces questions, y compris vis-à-vis de nos concurrents. En externe, cette fibre environnementale se traduit par un tri des déchets strict sur nos chantiers et la revalorisation de certains matériaux ; nos chefs de projets et conducteurs de travaux ont cet œil avisé. Nous avons élaboré un catalogue RSE recensant une liste de produits répondants aux exigences du développement durable.

Quel est votre avis sur la situation actuelle du bureau en France ? Est-il en crise ?

Il y a une crise, impossible de le nier. Elle résulte de la crise financière, mais pas uniquement ; les façons de travailler sont également bousculées. Avant la crise sanitaire, quelques sociétés étaient déjà passées en « flex-office », engageant cette révolution des modes de travail. La pandémie et les confinements successifs n’ont fait qu’accélérer le phénomène. Après la pandémie, les entreprises pensaient pouvoir réaliser une économie de 50 % de leurs surfaces de bureaux, alors que nous sommes aujourd’hui aux alentours de 20 %. Cette crise existe et elle est plus forte en région parisienne (hors QCA) qu’en régions.

Quelles sont vos ambitions à court et moyen termes ?

Nous travaillons, donc, pour deux types de clients : les utilisateurs et les investisseurs. Ces derniers, même s’ils souffrent beaucoup, ont des obligations en termes de rénovations énergétiques pour « aller chercher » les décrets tertiaires 2030-2040. Il y a donc beaucoup à faire sur certains bâtiments. Des propriétaires se débarrassent d’une partie de leur patrimoine car remettre les bâtiments aux normes environnementales leur coûterait trop cher, tandis que d’autres veulent vraiment rénover et font appel à nous. Notre bureau d’études intégré travaille sur les certifications et aux moyens de les décrocher pour le compte de nos clients. En ce qui concerne les utilisateurs, nous sommes plutôt confiants parce que le QCA bouge encore beaucoup et nos principaux clients s’y trouvent justement. Les surfaces y sont, certes, plus réduites, mais plus qualitatives, avec beaucoup d’agencement sur mesure, beaucoup de mobilier. Les projets sur lesquels nous travaillons aujourd’hui sont plutôt en site occupé. Nous venons de remporter un appel d’offres pour le compte d’une grosse entreprise du Cac 40 qui occupe 12 000 m2 et qui souhaite « lâcher » entre 2 000 et 4 000 m2. C’est un beau défi car nous allons réellement devoir optimiser au maximum les espaces restants.

Eric Chevassus (Quadrilatère) : « notre longévité nous donne une réelle valeur ajoutée vis-à-vis de nos concurrents ! »