Est-ce que vous pouvez nous présenter votre agence ?

L’agence Victor & Richard est située à Nantes sur la place du même nom ; indépendante, adhérente Fnaim et des Agences Réunies de l’Ouest. Nous avons créé l’agence en septembre 2019 avec mon associé, Antoine Guigue. Lui provient du monde de la restauration, tandis que j’ai vingt ans d’expérience dans l’immobilier, dans le syndic, le financement immobilier et l’immobilier pur depuis une dizaine d’années. Aujourd’hui, nous travaillons avec deux collaborateurs sur tout le marché nantais, plus précisément le Grand Est, à savoir les quartiers de Chalâtres, Saint-Donatien, Saint-Clément, autour de la gare SNCF.

Pourquoi avez-vous fait le choix du 100 % digital et de la réduction de vos émissions carbone ?

Le 100 % digital est déjà en application dans les agences depuis quelques années à présent ; nous avons voulu le pousser au maximum en n’utilisant aucun papier. Pour preuve, nous n’avons jamais branché l’imprimante ! A l’heure actuelle, avec la loi Alur, une vente en copropriété équivaut à un acte de vente de 2 000 pages à envoyer et à faire signer aux clients : j’ai choisi de tout dématérialiser et de faire signer électroniquement. Nous utilisons également les recommandés électroniques, les visites virtuelles afin de prévisiter les biens ou de conforter les biens ; nous travaillons également avec une startup nantaise, Simply Move, qui se consacre à la conciergerie électronique, et Immodvisor, qui fournit des aides aux clients par voie numérique. Pour les annonces, nous passons par le site d’Ouest France, les Pages Jaunes, Google et, bien sûr, les réseaux sociaux où nous sommes assez importants. A vrai dire, j’ai été assez surpris de la facilité de cette mise en œuvre : nous numérisons tout de suite les documents des syndics et des actes de vente, sans avoir besoin de copie, nous pouvons tout fournir au notaire immédiatement.

Avec mon associé, nous avons voulu profiter de la reprise pour pousser plus loin et viser un bilan carbone neutre. Nous nous déplaçons à nos rendez-vous en vélo ou en trottinette électrique ; nous avons mis en place un composteur dans le jardin de notre agence, pour tous nos déchets verts ; l’agence a été équipée avec du mobilier recyclé ou de deuxième main. Pour quantifier nos efforts, nous avons commandé un bilan carbone auprès d’une entreprise nantaise, Toovalu, que nous pourrons obtenir dès cet été. Nous voulons nous engager à court ou moyen terme dans la baisse de nos émissions et dans l’idéal, pouvoir annoncer d’ici quelques années un bilan carbone nul.

Comment vos clients ont-ils accueilli votre initiative ?

J’appréhendais beaucoup l’accueil de la signature électronique par mes clients, notamment de la part des retraités : or, j’ai récemment eu une retraitée de 92 ans qui a pu signer assez facilement un compromis de vente par voie électronique… bien sûr aidée par ses petits-enfants ! Nos clients apprécient de ne pas avoir à se déplacer pour signer les documents. Certains souhaitent venir sur place, ce qui rappelle l’intérêt d’une agence physique : mais nous n’imprimons toujours pas, nous diffusons les documents sur l’écran.
Nous sommes actuellement en discussions avec la Ville de Nantes, afin de planter un arbre à chaque vente, afin de compenser les émissions superflues de CO2. Nous cherchons encore l’emplacement pour pouvoir planter, mais nous espérons que la municipalité pourra nous aiguiller, puisqu’elle a mis en place une cellule éco-responsable qui souhaite, d’ici 2021, multiplier les plantages d’arbres à travers la ville et même sur les terrains des particuliers, via des financements d’entreprise.

Comment se porte le marché nantais ?

La reprise a été excellente et l’activité est très bonne depuis des mois. Nous travaillions en flux tendu depuis des années. A l’heure actuelle, nous réalisons de nombreuses estimations, ce qui dénote une offre plus forte et des gens qui anticipent leur projet de vente compte tenu du fléchissement des taux, tandis que la demande commence à se tasser. Les ventes sont donc un peu plus longues. Les gens comparent un peu plus, en particulier les jeunes, avant de s’engager. Nous sommes sur un budget moyen de 250 000 euros, qui correspond à des trois-pièces, soit une clientèle plutôt jeune, entre 25 et 40 ans pour les appartements et 35 à 45 ans pour les maisons : il s’agit donc d’une clientèle tout à fait au fait des nouvelles technologies.

Vous espérez que d’autres agences appliqueront vos méthodes ?

Beaucoup d’agences s’y sont déjà mises, au tout-électronique en tout cas ! C’est relativement répandu à Nantes, et ailleurs. Vis-à-vis du bilan carbone neutre, j’espère que ça donnera des idées, et pas que dans l’immobilier d’ailleurs ! Nous sommes tous sensibilisés à l’écologie à présent. Avec mon associé, nous pensons à l’avenir de nos enfants et il est donc évident de réfléchir à nos méthodes de travail. Nous connaissons notre métier, nous devons faire évoluer nos méthodes, et c’est tellement simple à mettre en œuvre, sans perdre de temps.

Sébastien Pajot (Victor & Richard) : "nous voulons atteindre un bilan carbone neutre d'ici quelques années"